Je suis allé voir "La nuit de Valognes" d' Eric-Emmanuel Schmitt. La pièce se passe la "nuit, à Valognes, cinq femmes, qui furent victimes de Don Juan, vont instruire son procès et le condamner... Mais son véritable châtiment sera l’Amour, amour qui se présente à lui sous une forme qu’il ne peut accepter... Ses anciennes victimes veulent l’obliger à épouser la dernière de ses conquêtes."
Le jeu des acteurs fût époustouflant, la mise en scène parfaite (surtout pendant la rencontre entre le Chevalier et Don Juan) et l'histoire promettait. Le texte est drôle, l'auteur profite merveilleusement des différents milieux sociaux des cinq protagonistes (une duchesse, une bonne sœur, une femme écrivain, une "fille aux moeurs legeres") pour créer des dialogues comiques lesquels, par moments, sont hilarants.
Mais l'intrigue dévient à la fin trop rapide, trop tirée par les cheveux. On comprend parfaitement le point de vue de M. Schmitt, Don Juan ne vit que pour la quête du plaisir et, au moment où il trouve l'amour, Don Juan meurt.
Mais malgré un point de vue intéressant une question se pose; pourquoi cet amour devait être homosexuel? On aurait pu aller plus loin et qu'il soit amoureux d'un animal, comme Caligula. Ou faire qu'il tombe vraiment amoureux d'une fille, mais qu'elle n'accepte pas. Je trouve que la fin est trop facile, trop dans l'air des temps. Je ne vois pas qu'est-ce que le fait d'être homosexuel apporte en plus ou d'originale au mythe du dragueur le plus connu de la planète.